Skip links

Une nouvelle vision de l’obésité : Vers une définition plus précise et plus juste

Une commission spéciale de The Lancet Diabetes & Endocrinology a publié un rapport révolutionnaire visant à redéfinir l’obésité et ses critères diagnostiques. Actuellement, l’indice de masse corporelle (IMC) est largement utilisé pour diagnostiquer l’obésité. Cependant, l’IMC présente des limites importantes car il ne prend pas en compte la répartition et l’impact réel de la graisse corporelle sur la santé.

Pourquoi repenser la définition de l’obésité ?

L’obésité affecte près d’un huitième de la population mondiale, mais sa définition reste floue et simpliste. L’IMC, bien qu’utile pour des études épidémiologiques à grande échelle, est peu adapté à une évaluation précise des risques individuels. Par exemple, une personne avec un IMC élevé peut être en bonne santé, tandis qu’une autre avec un IMC plus faible peut présenter des risques importants liés à l’excès de graisse abdominale.

Obésité clinique vs. obésité préclinique

La Commission introduit deux concepts clés :

  • L’obésité clinique : Considérée comme une maladie chronique, elle se manifeste par des dysfonctionnements organiques causés directement par un excès de graisse. Ses conséquences peuvent inclure des maladies graves comme les crises cardiaques, les AVC et l’insuffisance rénale. Le diagnostic repose sur des signes cliniques tels que des limitations des activités quotidiennes et des résultats d’examens médicaux démontrant des atteintes d’organes.
  • L’obésité préclinique : Désigne un excès de graisse sans dysfonctionnement apparent des organes, mais avec un risque accru de développer des maladies chroniques à l’avenir. L’objectif est d’identifier ces personnes à risque tôt afin de prévenir l’évolution vers l’obésité clinique par des interventions ciblées et un suivi régulier.

Cette distinction permet d’adapter les stratégies de prise en charge : l’obésité préclinique nécessiterait surtout des conseils de santé et un suivi, tandis que l’obésité clinique pourrait exiger des traitements plus intensifs, comme des médicaments ou une chirurgie.

De nouvelles méthodes pour diagnostiquer l’obésité

La Commission recommande d’utiliser des indicateurs plus précis que l’IMC seul, tels que :

  • Le tour de taille et le rapport taille-hanches pour mieux évaluer les risques cardiovasculaires.
  • L’analyse directe de la graisse corporelle (par DEXA ou impédancemétrie) pour une évaluation plus fine.

Ces méthodes visent à identifier plus efficacement les individus à risque et à proposer des stratégies personnalisées de prévention et de traitement.

Un appel à l’action pour les décideurs politiques

La Commission souligne l’urgence de réformer les politiques de santé publique pour mieux répondre aux défis posés par l’obésité. Elle insiste sur l’importance de garantir un accès équitable aux soins fondés sur des preuves scientifiques, indépendamment des ressources économiques des individus. De plus, la lutte contre la stigmatisation liée au poids est essentielle pour améliorer l’efficacité des prises en charge. Les professionnels de santé devraient être mieux formés pour aborder l’obésité sans préjugés et offrir un accompagnement respectueux et adapté.

Pourquoi cette nouvelle définition est importante

Cette nouvelle approche pourrait profondément transformer la manière dont l’obésité est perçue et traitée. Identifier tôt les personnes à risque permettrait de prévenir des complications graves et d’orienter les patients vers des interventions plus ciblées et personnalisées. En reconnaissant l’obésité clinique comme une véritable maladie chronique, il deviendrait plus facile d’obtenir des financements et des ressources pour des traitements appropriés, tout en évitant les diagnostics simplistes et les soins inadéquats fondés uniquement sur l’IMC.

Changer notre vision de l’obésité pour un avenir plus sain

La nouvelle définition de l’obésité proposée par la Commission offre une perspective plus nuancée et adaptée aux réalités cliniques. En distinguant l’obésité clinique de l’obésité préclinique, elle permet une prise en charge plus ciblée et plus juste. Cette approche pourrait aussi aider à réduire la stigmatisation associée à l’obésité et à mieux orienter les politiques de santé publique. Si ces recommandations sont adoptées, elles pourraient améliorer la qualité de vie des personnes concernées tout en optimisant l’allocation des ressources médicales.

La publication originale évaluée par des pairs et citée dans cet article a été publiée dans THE LANCET DIABETES & ENDOCRINOLOGY
Ce site web utilise des cookies pour améliorer votre expérience web.
Explore
Drag