L’étude récente publiée dans JAMA Network Open explore le lien entre l’adhésion au régime méditerranéen (MedDiet) et le risque de cancers liés à l’obésité (ORC, Obesity related cancers). Cette recherche, menée dans le cadre de l’European Prospective Investigation Into Cancer and Nutrition (EPIC), a analysé les données de 450 111 participants issus de 10 pays européens sur une période médiane de 14,9 ans.
Le régime méditerranéen : Un allié contre le cancer ?
Le régime méditerranéen, riche en fruits, légumes, légumineuses, poissons et huiles insaturées, est souvent associé à des bienfaits pour la santé, notamment en matière de réduction de l’obésité et de l’inflammation. Cette étude visait à déterminer si une forte adhésion à ce régime pouvait aussi diminuer le risque de cancers liés à l’excès de poids.
Des résultats encourageants mais modestes
Les conclusions montrent que les participants ayant une forte adhésion au régime méditerranéen (score de 7 à 9 sur 9) présentaient un risque réduit de 6 % de développer un cancer lié à l’obésité par rapport à ceux ayant une faible adhésion (score de 0 à 3). Un effet similaire a été observé pour une adhésion modérée (score de 4 à 6).
Cependant, l’étude révèle un point clé : cette réduction du risque n’est pas directement liée à la diminution du tour de taille ou de l’indice de masse corporelle (IMC). D’autres mécanismes, tels que les propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes du régime méditerranéen, pourraient expliquer ces résultats.
Quels types de cancers sont les plus concernés ?
L’analyse détaillée a révélé une association plus marquée entre le régime méditerranéen et certains types de cancers, notamment :
- Colorectal (-8 %)
- Hépatocellulaire (-48 %)
- Rein (-33 %)
- Œsophage (-34 % pour une adhésion modérée)
Cependant, aucun effet significatif n’a été observé sur les cancers hormonodépendants, tels que le cancer du sein postménopausique ou l’endomètre.
Pourquoi ces résultats sont-ils importants ?
Bien que l’impact du régime méditerranéen sur la prévention du cancer soit modeste, il s’inscrit dans un ensemble plus large de bénéfices pour la santé. La diminution de l’inflammation chronique et l’apport en fibres et en antioxydants pourraient jouer un rôle protecteur contre plusieurs maladies, dont le cancer.
En conclusion, adopter une alimentation méditerranéenne semble être une stratégie bénéfique, même si elle ne constitue pas une solution miracle contre les cancers liés à l’obésité. D’autres recherches sont nécessaires pour comprendre pleinement les mécanismes sous-jacents et confirmer ces résultats sur des populations plus larges.